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Transport

La filière dévoile sa feuille de route décarbonation

Publié le 29 mai 2023

Par Mohamed Aredjal
2 min de lecture
Les organisations professionnelles du transport routier de marchandises ont remis au gouvernement leurs travaux sur la transition énergétique. Parmi leurs préconisations, elles recommandent de s’appuyer sur un mix d’énergies décarbonées.
En conclusion de leur rapport, les organisations professionnelles entendent être actrices des travaux de planification et de révision de la stratégie nationale bas carbone et demandent la poursuite d’une large concertation. ©Renault Trucks

Le 24 mai dernier, les organisations professionnelles du marché du transport routier de marchandises (FNTR, Union TLF et OTRE) ont remis à Clément Beaune, ministre des Transports, leurs conclusions et travaux préparatoires dans le cadre de la "task-force" transition énergétique.

Mise en place par le gouvernement sur une période de 18 mois, celle-ci a permis une large concertation afin d’établir un constat partagé entre l’ensemble des acteurs du secteur (transporteurs, constructeurs et énergéticiens). Les conclusions remises par les organisation du secteur doivent permettre d’alimenter le futur plan d’action opérationnel, de la troisième édition de la stratégie nationale bas carbone.

Un surcoût estimé à plus de 52 milliards d’euros

Première requête de la filière : il est primordial de préserver la compétitivité et la capacité des entreprises à investir dans la décarbonation. Selon les évaluations de la FNTR, de l’Union TLF et de l’OTRE, le surcoût d’investissements pour s’équiper de véhicules à carburants alternatifs et développer le réseau d’avitaillement s’élève à 52,6 milliards d’euros. Les représentants de la profession préviennent que les transporteurs n’auront pas la capacité de supporter seuls ces investissements.

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Raison pour laquelle ils exigent la "planification d’un plan d’accompagnement et d’aides massives et pérennes à l’investissement pour l’acquisition des véhicules et le développement du réseau d’avitaillement". Pour réussir la décarbonation du secteur, les organisations professionnelles appellent, en outre, à une pluralité d’énergies alternatives (GNV/BioGNV, l’hydrogène et les carburants liquides bas carbone).

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"Une trajectoire de décarbonation de la mobilité lourde concentrée massivement sur une seule énergie apparait irréaliste et dangereuse", jugent-elles, en insistant sur la nécessité du maintien des moteurs diesel les plus performants à court et moyen termes. Sur ce sujet, elles plaident également pour l'intégration du BioGNV dans le mécanisme de fiscalité carburant Tiruert en 2024, ce qui permettrait de soutenir cette filière.

Pour une planification "réaliste"

Pour répondre aux enjeux de la décarbonation, les organisations du transport réclament aussi une planification de la transition énergétique global. Celui-ci doit inclure un plan de développement d’une offre alternative de véhicules répondant à tous les usages, des réseaux d’avitaillement adaptés, un plan de développement du foncier logistique et un plan d’accompagnement financier.

Dans leurs conclusions, la FNTR, l’Union TLF et l’OTRE indiquent également que leurs travaux démontrent que si le verdissement des motorisations et des carburants ne permettra pas à lui seul d’atteindre l’objectif de neutralité carbone pour le secteur en 2050. Le verdissement du fret est un autre levier qui ne doit pas être négligé.

Elles recommandent donc d’agir sur cinq facteurs supplémentaires : l’évolution de la demande de transport de marchandises, le report modal vers des modes de transport moins carbonés tels que le ferroviaire et le fluvial, l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules et l’optimisation des chargements, et l’optimisation des distances parcourues.

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